ROBES, 2024
installation et performance
dix tirages sur tricotex, 250x250 cm, incisés et portés en performance,
Installation Robe a été présentée lors de l'exposition personnelle "Les Roches Fluides" commissaire d'exposition Paul- Emmanuel Odin, à la compagnie lieu de création à Marseille en 28.8-26.10.2024 et par la suite qu Réseau Lux #1 à Paris du 6.11-8.12.2024.
« Robe » interroge la potentialité d’habiter l’image, de se couvrir à partir d’elle, de la porter physiquement tout autant que porter l’espace qui y figure. L’impression textile, les coutures et les incisions apportent une dimension supplémentaire et fondamentale d’interchangeabilité. En effet l’artiste insiste sur la notion de « robe » plutôt que de « costume ». Car ces pièces mobiles, cousues de manière que les images entières puissent retrouver leurs formes planes, doivent pouvoir redevenir images. - Anne Eléonore Gagnon , Paris, octobre 2024
(c) Arina Essipowitsch ADAGP, Paris, 2024
Texte sur le Prototype 1 et 2:
Je distingue entre le terme « robe » et « costume ».
Mes pièces ne sont pas des costumes, par leur fabrication, il s’agit des images entières compactées rendues mobiles pour les performances. Si le principe d’incisions et d’un pliage simple à partir d’une image originale qui peut être vue dans son entièreté sous sa forme plane est repris ici, l’impression textile, ses coutures et ses incisions apporte une dimension supplémentaire et interroge ainsi la potentialité d’habiter l’image, de se couvrir à partir d’elle, de la porter physiquement tout autant que porter l’intérieur d’une maison. Les prototypes de robes 1 et 2 ont été réalisés avec l’aide de Carine Kuntz pour la couture sur une photographie imprimée sur toile en septembre 2021. Le travail s’est poursuivi par un workshop avec les femmes de l’association "Une voix pour elle" et le centre social "Harpèges" pendant la résidence "artiste en territoire" en Pays de Grasse en 2021/2022. La suite de 10 robes a été réalisée pour l'exposition "Les Roches Fluides", 2024.
Robe, Prototype (2), 152x180 cm, incisée et plié, performance documenté, Gréolières-les-Neiges, 2022
Robe, Espace Intime, 2021 (Prototype 1), Tirage photographique, 152x152 cm, incisé et plié, performance filmée, video loop 6 min, Pays d'Aix, 2021
Le travail documente plusieurs pièces de l’intérieur d’une maison abandonnée à Maussane-les-Alpilles jusqu’à sa disparition complète en 2022 et permet ainsi à la photographe de collecter ce qu’elle appelle une empreinte visuelle vers l’extérieur. Ainsi, le tirage utilisé pour le premier prototype donne à voir l’intérieur de la maison aux motifs des tapisseries abîmées qui se décollent des murs mais aussi des portes ouvertes tournées vers des potentiels espaces de vie et de cuisine.
La robe est cousue de manière à ce que l’image puisse retrouver sa forme plane, et le tirage rejoue le grain des tapisseries d’origine.
La rigidité du textile, elle, empêche autant qu’elle permet la conception d’une carapace à partir de laquelle un espace intérieur entre le corps qui porte la robe et les parois de l’image se crée et donne ainsi une forme de nouvel habitat porté. Ainsi, les murs de l’image s’inscrivent comme les fondations mêmes des murs souples qui se forment à l’échelle du corps. Par la performance, on assiste ainsi à l’apparition de plusieurs formes évoquant la maison autant que les murs en train de s’effondrer, un paravent qui s’ouvre, une tente ou un abri. L’artiste insiste sur la notion de robe plutôt que celle du costume, à la fois par leur principe de fabrication et la mobilité de ses images. Elles sont à la fois transportables —par leur compactage possible — et trans-portées dans le sens d’une multiplication et une malléabilité plurielle de manière de les porter.
Robe, prototype 2: Performance